Quand le domaine spatial s’allie à la recherche sur le vieillissement
lundi 08 mars 2021 | Actualités, innovationsIsabelle Dionne contribuera à une vaste étude sur les effets de l’inactivité.
Un séjour dans l’espace, c’est un peu vieillir en accéléré. En apesanteur, les astronautes subissent les mêmes problématiques de santé que celles associées à l’inactivité physique chez les personnes vieillissantes, comme la perte de masse musculaire. Pas étonnant que plusieurs peinent à tenir sur leurs jambes à leur retour sur Terre! Mais pour intervenir, il faut mieux comprendre les effets de l’inactivité sur le corps et la santé.
Dans le cadre d’une étude propulsée par l’Agence spatiale canadienne, le Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées et les Instituts de recherche en santé du Canada, huit équipes de recherche de partout au Canada se pencheront sur le sujet. L’une d’elles sera pilotée par la professeure-chercheuse Isabelle Dionne, doyenne de la Faculté des sciences de l’activité physique de l’Université de Sherbrooke et directrice scientifique du Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie — CHUS.
Sa mission : examiner les effets de l’inactivité dans le muscle
« Chacune des équipes de l’étude a un objectif de recherche spécifique en fonction de son expertise », précise Isabelle Dionne.
La sienne se consacrera à mieux comprendre ce qui se passe dans le muscle lors des périodes d’inactivité physique.
« Les mécanismes qui se mettent en place en l’absence de gravité chez les astronautes sont les mêmes qu’avec le vieillissement, mais nous en connaissons peu sur la cascade d’événements physiologiques qui mènent à la perte de fonction musculaire »
Ses travaux prendront appui sur l’essai contrôlé randomisé prévu dans le cadre de l’étude, lequel consistera à aliter pendant deux semaines, avec une inclinaison de 6 degrés vers la tête pour imiter l’apesanteur, des participants en santé âgés de 55 à 65 ans. La moitié d’entre eux formera le groupe témoin qui ne fera aucun exercice. L’autre moitié, le groupe intervention, réalisera un programme d’exercices supervisés. À partir d’examens d’électromyographie, d’échantillons sanguins et de biopsies musculaires, la chercheuse et son équipe détermineront comment l’intervention influence les changements physiques ou neuromusculaires qui s’observent chez les participants du groupe intervention. Les résultats seront utiles pour déterminer quand et comment intervenir pour préserver la santé des astronautes, mais aussi celle des personnes aînées.
- Pour lire la suite (source Université de Sherbrooke)
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